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Flèche flamme

Recherche amorcée en 2021 et toujours en cours 

Ce sont des rubans de marquage que je tresse. Par leurs différentes couleurs, l’industrie forestière codifie avec eux les ressources qu’elle exploite. Comme propriétaire terrien, on balise aussi avec eux les bornes métalliques du cadastre afin qu’elles demeurent bien visibles. En outre, ces rubans servent à indiquer l’orientation à suivre — ou à ne pas suivre. Ultimement, ils annoncent une impasse, sinon la menace d’un péril. Par cette exploration d’un symbole populaire, j’élève des signaux. De couleurs ardentes et d’un matériau associé au danger, s’affiche une joie lumineuse. Néanmoins, j’incite à réfléchir sur nos manières de s’approprier les ressources naturelles et le territoire.

Aujourd’hui symbolique et commémorative, la ceinture fléchée en laine s’est développée par « syncrétisme culturel[1] ». Les Canadiens français l’ont mise au point « pour répondre à un besoin utilitaire, mais [sa] fabrication est basée […] sur des techniques de tissage aux doigts françaises [et] autochtones.[2] » Elle a accompagné des voyageurs ramifiant tout le continent nord-américain.

 

Attribut des communautés québécoise, franco-canadienne et métisse ;

- sujet d’appropriation puis de réappropriation ;

- source de débats sur ses origines ;

- témoin d’une adaptation à l’hiver, mais aussi du plaisir à le braver et à y faire la fête ;

- objet de moqueries, car elle évoque les traditions d’un monde ancien ;

- la ceinture fléchée demeure un incontournable de l’artisanat et du folklore !

Son vocabulaire technique est direct et imagé. On crée l’ornement flèche nette ou flamme allongée en ordonnant « …les couleurs [afin] qu’elles se rencontrent et doublent la longueur du motif.[3] » La flèche ou l’éclair affiche une répétition de zigzags. Le cœur, une large bande souvent rouge, marque la partie centrale des pièces de facture traditionnelle. Sans reproduire précisément l’aspect de l’accessoire vestimentaire, j’en utilise les référents.

[1] François SIMARD et Louis-Pascal ROUSSEAU. « La ceinture fléchée au carrefour des convoitises des communautés canadiennes-françaises, amérindiennes et métisses du Canada » dans Revue d’histoire de la culture matérielle, no 59, Printemps 2004, p.10-11.

[2] Maxime DAGENAIS et Severine CRAIG. « Ceinture fléchée » dans Encyclopédie Canadienne, 27 juin 2016, Historica Canada. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/arrowhead-sash. (Page consultée le 27 octobre 2021)

[3] Gilles GERMAIN. (éd.) « Annexes : Glossaire » dans Histoire et origine de la ceinture fléchée traditionnelle dite de L’Assomption. Association des artisans de ceinture fléchée de Lanaudière, Éditions du Septentrion, Québec, 2014, p.122.

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